RESISTANCE UNIE en Gironde
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Odyssée des passagers du " MASSILIA " par René BOSDEDORE. |
Ce travail historique, que nous devons à Monsieur René Bosdedore, fut le support de trois numéros de notre bulletin "Résistance Unie" correspondant aux éditions de décembre 2003, mars et juin 2004. Un travail important qui a retenu l'attention de chacun. Malheureusement, René Bosdedore n'est plus. Ayant à peine posé sa plume, comme épuisé par ce travail remarquable, il allait nous quitter. |
1ère partie "R.U" n°66 |
2ème partie "R.U n°67" |
3ème partie "R.U" n°68 |
Hommage à René Bosdedore "R.U" n°69 |
Monique Nauzin - Journal du Médoc du vendredi 20 août 2004.
Au terme d'une longue vie de passion et d'engagement, le
doyen de la Ligue girondine des droits de l'homme, René Bosdedore, citoyen du monde, s'est éteint, laissant, comme il dit en
conclusion de son testament philosophique, la "terre aux vivants".
Comme il le souhaitait, il a été incinéré dans la plus stricte intimité, laissant à Michel Crang et à Jean Rittener, qu'il considérait
un peu comme son fils spirituel, le soin de faire respecter ses dernières volontés. Il allait avoir 91 ans.
Jusqu'au dernier moment, il a gardé tous ses moyens intellectuels, citant volontiers Descartes: "Je pense donc je suis". Ainsi, son
dernier article en quatre volets, évoquant l'odyssée du "Massilia" (les derniers jours de juin 1940 à Bordeaux qui ont signé la
mort de la IIIème République), est paru trois jours avant sa mort.
C'est Jean Rittener qui évoque le mieux son ami, "tribun hors pair", capable d'évoquer passionément les 105 gouvernements de
la IIIème République, une période sur laquelle il était "incollable" tout comme celle de la Révolution ou de l'affaire
Dreyfus.
René Bosdedore était un homme au service de sa seule conscience intellectuelle et morale, mais toujours prêt à accueillir le doute.
De culture libertaire, il avait adopté la devise d'Auguste Blanqui "Ni Dieu, ni maître", y ajoutant "ni dogme, qu'il fût religieux
ou de politique partisane". Au verbe "tolérer", qu'il jugeait trop restrictif, il préférait "respecter". c'était un fervent défenseur
des libertés, de toutes les libertés, et surtout de la première d'entre elles, celle de penser. Il s'est battu, toute sa vie, pour
la démocratie.
Entré à la Ligue des droits de l'homme à 17 ans à peine, il a été membre du comité central et même président de la Fédération de la
Gironde. Membre fondateur du cercle Condorcet (Ligue girondine de l'enseignement), il a rédigé des documents remarquables sur l'abbé
Jean Meslier, curé athée, communiste et révolutionnaire sous Louis XIV et Louis XV, sur Prosper Alfaric, pour n'en citer que quelques-
uns. Membre d'honneur de la Fédération des oeuvres laïques, membre de la Libre pensée, pionnier des Mouvements mutualistes, membre
fondateur de la Société crématiste d'Aquitaine et de l'Association "Mourir dans la dignité", membre de la Fondation Jean-Monnet pour
l'Europe, à l'Université de Lausanne en Suisse... René Bosdedore a été tout cela. Il s'est aussi battu dans les rangs syndicalistes.
Il avait une vision généreuse et pacifiste d'un monde plus juste et meilleur. Au sang des révolutions, il préférait le jeu permanent
des réformes. Il a mené une vie passionnée et exemplaire, guidée par cette forme supérieure de l'intelligence qui est celle du coeur,
dans l'esprit de Jean Jaurés: "Aller à l'idéal et comprendre le réel".